Journal de quartier
Le site « quartier1205 » remercie chaleureusement l’équipe du Courrier qui nous a fort généreusement autorisé à publier ces deux articles dans nos pages .
Afin de développer ce média pour qu’il reste ce lieu de débat de la gauche en Suisse romande, le journal compte sur le soutien des personnes se reconnaissant dans ses valeurs démocratiques et émancipatrices.
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Nous vous invitons à découvrir les articles consacrés par le journal le Courrier à la cause menée par l’Association des Aînées pour la protection du climat.
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« Jusqu'à Strasbourg » paru le lundi 6 mars 2023
Extraits :
Avec trois autres plaignantes, Marie-Eve Volkoff attaque la Suisse à la Cour européenne des droits de l’homme. Elles l’accusent d’atteindre à leur santé par son inaction climatique.
Dans son modeste appartement au coeur de Genève, Marie-Eve Volkoff, 85 ans, se prête de bonne grâce au jeu du photographe. «Rien que le fait que vous soyez ici aujourd’hui montre que les choses bougent», affirme-t-elle. Dans quelques semaines, elle pourrait bien faire trembler la Suisse. Depuis 2016, elle livre, avec l’Association des aînées pour la protection du climat, un combat acharné pour faire reconnaître l’impact de l’inaction climatique de la Confédération sur sa santé.
Jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, où les femmes qui ont porté plainte seront auditionnées le 29 mars prochain. La plainte sera directement jugée par la Grande chambre, un procédé réservé aux affaires exceptionnelles.
"Ce qui me plaît, c’est quand les petits pots de terre rassemblés contraignent un gros pot de fer à reculer"
Marie-Eve Volkoff
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« Audience historique pour le climat » paru le mercredi 29 mars 2023
Extraits :
L’émotion des Aînées pour la protection du climat est à son comble. Elles seront entendues aujourd’hui par la Cour européenne des droits de l’homme.
Elles attendaient ce jour depuis longtemps. Aujourd’hui, les Aînées pour la protection du climat seront entendues par la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Leur combat pour que la Suisse lutte plus efficacement contre le réchauffement climatique aura été laborieux. L’association s’est fait débouter par toutes les instances nationales. La CEDH a par contre jugé que leur affaire était prioritaire. Fait exceptionnel, les Aînées pour la protection du climat seront directement entendues par les dix-sept juges de la Grande Chambre aujourd’hui. Le jugement aura des répercussions dans toute l’Europe.
Agées de 64 ans et plus, les Aînées pour la protection du climat arguent que leurs droits à la vie et à la santé sont bafoués. Les femmes âgées sont en effet plus vulnérables que le reste de la population face aux canicules. Elles ont davantage de risques de mourir précocement à cause de la chaleur et les maladies cardiovasculaires et respiratoires s’aggravent.
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Cet article de Micheline Kretschmer inaugure ce journal de quartier d'une page de son histoire, celle de l'école sociale que l'on trouve à la rue Prévost Martin.
La Haute École de Travail Social – 2022
ou
L’École d’études sociales pour femmes – 1918
Eh oui, elle est maintenant plus que centenaire cette école sise 28 Rue Prévost-Martin, dans le Quartier de Plainpalais. Alors je raconte !
Et pour commencer, quelques extraits du texte fondateur rédigé par le Professeur Hans Töndury-Gieré, professeur à l’Université de Genève, à la suite duquel l’École d’études sociales pour femmes a été créée.
« L’école que nous proposons de créer aura un double but : donner aux femmes l’occasion d’augmenter et d’approfondir leurs connaissances civiques et économiques. Sa tâche principale doit être de procurer à toutes celles qui se destinent à une activité sociale la possibilité d’acquérir une solide instruction professionnelle qui leur permettra d’avoir une activité indépendante et d’occuper des situations supérieures. »
Suivent l’organisation, le statut juridique, et surtout les professions concernées à savoir celles qui sont aujourd’hui les travailleuses sociales et les bibliothécaires. Y figurent, bien sûr, les thèmes et contenus des cours.
Et ceci encore : en 1875, le « régime radical » supprime toutes les corporations religieuses. Mais la loi « d’incamération » du 6 octobre 1876 indique que les biens mobiliers et immobiliers seront réunis aux biens de l’État, et « resteront affectés à leur destination de charité, de bienfaisance et d’instruction publique. » Il s’agit notamment d’un hospice pour les pauvres catholiques, d’un hôpital, d’un orphelinat pour quarante filles et tenu par des religieuses. Plus tard, ce sera la Maternité jusqu’en 1909 et la Clinique Infantile. Le Conseil d’État a ainsi pu « attribuer la belle propriété des Petits-Philosophes à l’Ecole d’études sociales »
« S’il est pertinent de penser que les lieux gardent dans leurs murs et leur atmosphère trace de ceux qui y ont vécu, quels symboles que ceux de l’hôpital, de l’hospice, de l’orphelinat, des religieuses, de la maternité et de l’enfance ! »
Et maintenant ?
C’est le 1er avril 1964 que l’École d’études sociales (qui deviendra rapidement l’Institut d’études sociales) s’installe aux Petits Philosophes. Car la Villa de Malagnou, qui comportait deux salles de classe, et où j’ai été joyeuse étudiante, a dû faire place à la construction de l’actuel Musée d’Histoire Naturelle.
Aux Petits-Philosophes, les locaux s’avèrent insuffisants, et au cours du temps, on construit dans la propriété, puis on bénéficie d’un immeuble Rue Pré-Jérôme, avec auditoire, bibliothèque et bureaux.
Et, j’ai été responsable de formation dans cette « École » de 1965 à 1999. Les étudiant.es, 637 sauf erreur, les collègues, les vacataires, nombreux, me reviennent volontiers en mémoire. Comme les moments forts : le premier jour, la première semaine. Et bien sûr, « mai 68 ». Une expérience de co-gestion à l’École de service social. Un magnifique d’apprentissage et un grand plaisir. Et je rencontre parfois un ou une étudiant.e qui se signale à moi, ce qui me touche beaucoup. Échange bref ou nouvelle relation d’amitié toute simple !
La petite École est devenue une grande École, dénommée maintenant « Haute École de travail social. »
Y fait-on ce que souhaitait M. Töndury en 1918 ? Très certainement, et mieux encore probablement ! Il faut aller voir, ou se souvenir d’y avoir passé dans les décennies précédentes, ou rencontrer les anciens et les actuels, formateurs, collaborateurs et étudiants.
Joyeuse et féconde route à la HETS.
4 août 2022
Micheline Kretschmer
...et pour en apprendre davantage
75 ans d'histoire de l'Institut racontés par Micheline Kretschmer et Jacqueline Court
Il y a eu les grands idéaux de l'époque de fondation, juste après la première guerre mondiale, la crise des années 30, puis les années de guerre, d'après-guerre, mai 68, et toutes les autres étapes qui ont marqué ces 75 ans d'aventure. Tous ceux qui ont fréquenté cette institution trouveront dans cet ouvrage leurs souvenirs fredonnés sur un air connu. Ce qui n'empêchera pas d'autres de la découvrir...
La Villa Freunler